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Une blouse blanche bluffante
Directrice des soins au centre hospitalier de Pau, Monique Vivona a reçu l’insigne de chevalier de la Légion d’honneur pour son sens remarquable du service public.
Figure sereine, qui sait par tous temps tenir le cap, Monique Vivona a le don d’apaiser les maux en un clin d’œil. Infirmière compétente et fédératrice, elle fait l’admiration de ses équipes. Des qualités qui l’ont amenée à embrasser le poste de directrice des soins au centre hospitalier de Pau. Cette « infirmière générale » a su notamment faire preuve d’une efficacité remarquée pendant la crise du Covid. « C’est elle qui a réussi à faire le lien entre les services pour piloter le navire-hôpital », se souvient le directeur Jean-François Vinet. Au plus fort de la crise, avec ses valeurs d’écoute, de respect, elle a su convaincre, rassurer face au désarroi du personnel qui manquait de tout. « Nous étions même obligés de découper des sacs-poubelles pour réaliser des tenues de protection », rappelle le directeur.
Une fratrie de neuf enfants.
Une force qu’elle puise dans les racines des terres de son enfance. Monique a grandi à Forbach en Moselle, au sein d’une fratrie de sept enfants, à laquelle deux petits-cousins se sont rajoutés. Elle en garde un souvenir joyeux… même si la grande tribu manquait de place. Elle aime aussi raconter la rencontre si romantique de ses parents. Un véritable coup de foudre épistolaire, sa mère étant la correspondante de guerre de son père lorsqu’il était sur le front en Indochine.
Elle s’est aussi forgée sur cette terre mosellane mélange de solidarité et de partage, assure-t-elle, où sa famille n’hésitait pas à accueillir aussi les laissés-pour-compte. « Là-bas, le fer et l’action laissent peu de place pour l’émotion ». Et si Monique a toujours enfilé sa blouse blanche avec enthousiasme, elle le doit aussi à son mari, Nicolas, et leurs trois enfants. Grande prématurée, leur dernière souffre d’un lourd handicap. « Heureusement, comme Nicolas a des mains en or, il a su aménager une maison adaptée à Lespourcy », confie Monique. « Et il a accepté de mettre sa carrière d’ébéniste entre parenthèses pour s’occuper du foyer », admire-t-elle. Quant à elle, sa philosophe vis-à-vis du handicap est d’essayer de « toujours garder l’intérêt de la personne dont elle a la charge ».
Infirmière depuis ses 19 ans, Monique a travaillé durant dix ans à l’hôpital de Forbach. Elle y devient cadre de santé, puis se forme à l’École nationale de la santé publique. En 2003, elle rejoint l’hôpital d’Oloron, « une équipe soudée et formidable ». Déjà en tant que directrice des soins, elle s’engage sur le front des soins palliatifs. En 2011, elle rejoint le centre hospitalier de Pau. « Monique n’a intégré l’hôpital de Pau que depuis une dizaine d’années et pourtant j’ai l’impression qu’elle y a toujours été ! », s’étonne le médecin chef au centre hospitalier Valérie Revel. « Une femme si apaisante que l’on a l’impression qu’elle porte en permanence une cape imperméable sur laquelle glissent tous les soucis ! »
Avec les honneurs
Ligne de vie :
Famille :
Naissance le 27 août 1959 à Montpellier. Elle a grandi au sein d’une famille nombreuse en Lorraine.
Profession :
Devient infirmière à 19 ans. Gravit peu à peu tous les échelons à l’hôpital de Forbach en Moselle. Elle devient directrice des soins en 2001. En 2003, elle intègre l’hôpital d’Oloron puis en 2011, l’hôpital de Pau. Coordinatrice du réseau de soins palliatifs.
Décoration :
Nommée au grade de chevalier de la Légion d’honneur lors d’une promotion exceptionnelle dans le cadre de l’engagement contre le Covid-19.
Vie familiale :
Habite à Lespourcy. Mariée, trois enfants : Julie, 37 ans ; Nicolas, 34 ans, et Clara, 22 ans.
Hobbies :
La marche et le théâtre, une passion qu’elle partage avec ses enfants.
« C’est une très belle personne, quelqu’un de très engagé, de loyal, d’unanimement apprécié, véritablement un personnage remarquable », s’est émue la députée paloise Josy Poueyto au moment de lui remettre son insigne de chevalier de la Légion d’honneur. « Une personnalité aussi attachante qu’exaspérante, et Dieu sait si elle est attachante ! », s’est amusé le directeur de l’hôpital en faisant allusion à sa ponctualité qui laisserait parfois à désirer ! De cet insigne, Monique Vivona veut aussi retenir la formidable « puissance humaine » dont elle a été témoin à l’hôpital au plus fort de la pandémie.